fr/ inrocks
Rarement un disque aura autant réussi à conjuguer plusieurs domaines vivaces : les parisiens Sister iodine ne se sont pas contentés ici de faire un bon album de rock défragmenté et déstructuré, sauvage et brut mais aussi empli d’une vraie sensibilité à fleur de peau, ils ont aussi eu la bonne idée de faire appel à des dessinateurs qui figurent parmi les plus intéressants du moment. Ainsi, la pochette est signée KIM dont on peut voir parfois les illustrations dans les premières pages de ce magazine. Et surtout, pour orner l’intérieur de leur pochette, les musiciens ont requis les services de Jonas Delaborde et Hendrik Hegray, tous deux virulents artistes auteurs de fanzines de dessins punks géniaux comme le fabuleux (et violemment nommé) Nazi Knife. Et plutôt que de dessiner, ils ont orné la pochette de collages psychotropes. D’ailleurs, une première édition du disque a dû être retirée de la vente à cause d’un de deux collages, montrant des petites filles nues. Il est désormais remplacé par un autre, mettant en scène des ruines de temple. Les ruines conviennent d’ailleurs bien à la définition de ce disque : le groupe y crée une suite de morceaux qui ressemblent aux fondations décaties du rock et du post-rock. Leur son est abrasif, instantané, fabriqué à partir de strates de sons, de guitares enchevêtrées, qui n’arrivent pas tout à fait à faire de la pop, ni à partir dans de longues dérives cosmiques, mais créent un entre-deux, une zone indéfine de turbulences élastiques, que l’on sent parfois influencées par Animal collective et Sonic Youth. D’ailleurs, Sister Iodine qui n’avait pas donné de nouvelles depuis quelques années et se produisait plutôt sous le nom de Discom dans une formation à deux, proche d’une électronica noise, est parti enregistrer cet album à New York et l’on sent dans ses nouveaux morceaux comme une tentative de créer un portrait sonore de ce qui lie l’urbanité de NYC à celle de Paris, Brooklyn et Belleville. Helle réussit bien en tout cas à modifier longuement la perception sonore de l’environnement de ses auditeurs, devenus au sortir de l’écoute, un peu plus attentifs aux bruits des villes tombant doucement en ruines. Un disque inédit dans le paysage sonore français actuel. Joseph Ghosn 03 juin 2007
usa/ foxy digitalis
It takes a lot to make me say something is weird but "Helle" is weird. My first cursory listen to Sister Iodine's latest had me prepared to give it a poor review and to rant about why I dislike much of modern "noise" acts. Then I decided to be fair and listen again. Boy, the weird doesn't end with this CD. I'm not sure what the Sister Iodine boys were digging on in their daily lives but this CD is full of twisted vocal and digital sounds. Also, if you're curious about how a guitar would sound if one were to drag it on a sidewalk, listen to "Zombie Flick". Truthfully, I like "Helle", it makes me uncomfortable and unsettles me but that isn't necessarily a bad thing. I think Sister Iodine takes some very smart risks with this disc and in the noise genre by injecting not only a very lush array of sounds and textures but by also popping in on the occasional almost straight melody. There are moments in this that I feel as if Sister Iodine is poking fun at other modern "rock" music. I won't attempt to guess whom they are joking about but I definitely get the feeling that they are taking a few shots on this release. Perhaps even a big shot at the state of the industry overall when images sell more than talent. I find myself enjoying "Helle" in the way that one enjoys the feeling that they are being watched. It is intriguing, whilst remaining eternally frightening and hair raising. This music isn't right. It definitely isn't wrong either. "Silver Jubilee" is a lovely end to a most interesting experience. "Helle" is from beginning to end, an experience. 7/10 -- Erica Rucker (30 April, 2007)
?be/ kinda muzik
Sinds het begin van de jaren negentig staat het Franse Sister Iodine aldaar mee aan de wieg van de muzikale vernieuwing en ook al moest het publiek tien jaar op nieuw platenwerk wachten, toch werd er intussen een hele weg afgelegd, waarbij het bewandelde muzikale pad van wilde noise naar haast soundscapeachtige electronica slingerde. Met derde plaat Helle gunt Sister Iodine een caledoscopische blik op hun kunnen. Daarbij kreeg de band in de studio hulp van Nicolas Vernhes, bekend van zijn werk met ondermeer Black Dice en Animal Collective. En dat hoor je op een bepaalde manier ook op Helle. Introverte soundscapes gaan hand in hand met wilde ritmische nummers zoals ‘Mutang’, waarbij de gedachte aan The Ex onherroepelijk opkomt. Maar ook speelse knutselwerkjes die naar Animal Collectives Sung Tongs knipogen, passen perfect in het plaatje. En dat geldt ook voor de wilde sonische gekte die her en der opduikt. Het mooie aan Helle is dat het geheel niet als een vergezocht samenraapsel van verschillende stijlen overkomt. Sister Iodine weet immers een consistent geluid neer te zetten waarin iedere nieuwe richting die ze inslagen als een boeiende en verrijkende exploratie geldt. » 02 mei 2007 »
fr/musiczine
Highway to helle. Enfer et damnation, chroniquer ce genre d’album n’est pas chose aisée. Difficile aussi d’exprimer la sensation exacte qu’il procure, l’auditeur non-averti capitulera vite devant la tâche, tant la complexité électronique de ces Frenchys est proche du malaise. Conglomérat de bruits expérimentaux, les sons semblent sortir de nulle part, se fracassant sur la montagne de notre confort auditif. Dérangeant au possible, les Sister Iodine produisent 13 plages dénuées d’un quelconque sens de la mélodie. Influencés par Sonic Youth ou The Ex, ils n’en ont gardé que l’acide pour dessiner au creux de nos conduits auditifs, un sinueux chemin froid et chaotique. Le trio n’est pas a son coup d’essai, les deux précédents albums avaient déja l’ambition de perturber la ligne claire en la faisant littéralement exploser. Atypique, arythmique, la fragmentation de ce dernier album dilue cris de détresse et guitares larmoyantes avec cynisme. Tel du papier de verre sur une blessure, il écorche un peu plus la partie sensible et effrite nos zones saines. Un album qui demande patience et oubli de soi. écrit par JoWell 04-06-2007
alternativenation/de
Sister Iodine Helle A (Whole) Different Kind Of Tension Tribalistische Repetitionsmuster und drastische Soundclashes, letztere den gestalterischen Ansätzen und einem Großteil des Klangfarbenspektrums der frühen Sonic Youth stark geschuldet, dieses allerdings um aktuellere Verfremdungsmethoden und gerade elektronisch-digitale Eindringlinge erweitert, veranstalten Sister Iodine ein aggressives Spektakel. Von wenig erbaulicher Klanggewalt, deren extrem harte Schnitte zusätzlich fordern einwirken, sind die doch recht anstrengenden Schall-Konstruktionen geprägt. Helle ist stets für Reibereien und Aufregung gut. Nie enden wollender Aufruhr, der mitteltief verstören kann, spricht in seiner Klanggestaltung von stets drohender Zerstörung, dem unheilvollen Zusammenbruch und schweren Verlusten. Keine reine Destruktionsarbeit entsteht, denn Sister Iodine bewegen sich eben innerhalb dieser teilweise improvisatorisch realisierten und auch ansonsten schwer nachvollziehbar arrangierten akustischen Trümmerfelder. Von diesen ziehen sie so gut wie nie in harmonisierende Gefilde, diese Bereiche, deren Form beharrlich besäuseln und schwelgen lassen. In schwachen Momenten ist Helle kaum zu ertragen, zu sehr fordert dieses Album die volle Aufmerksamkeit, ist ausgesprochen spannungsreich und unberechenbar angelegt. Doch unvoreingenommen und mit offenem Ohr gehört, gewähren Sister Iodine seltene Eindrücke vom Abgründigen und Gefährlichen, welches sich andere Musizierende so selten darzustellen getrauen, weil damit bequeme Menschen hauptsächlich verschreckt werden. 6/10 Autor: Tobias Stalling http://www.alternativenation.de/reviews/index.asp?thema=Sister%20Iodine&titel=Helle