at/ mego allied releases
DISCOM: "SMUGLO"
(CD)
Discom started in 1998. French duo consisting of Lionel Fernandez and Erik Minkkinen,
Discom is working with random processing softwares, using bleeps and cracks,
sweet patterns and trash files.
Discom's music is operating a delicate mixture between hardcore digital of cracked
signals, and pop melodies.
DECO, Discom's own label,
is a platform dedicated to projects for electronic medias in music, video,web,
design.
Smuglo is Discom's first album. Electro:nica or not, pop or bricolo, deconstructed
or funky....
fr/ -chronicart..
Discom - SmugloQuand je
mets le disque de Discom dans les bureaux de Chronic'art, il y a régulièrement
quelqu'un qui s'amène et me demande en regardant mon PC d'un air inquiet
: "C'est quoi ce bruit insupportable ?" L'impression que cette musique
provient d'un dysfonctionnement informatique est en effet la première
que procure Smuglo, le premier album du projet électronique monté
par Lionel Fernandez et Erik Minkkinen de Sister Iodine. Le morceau d'ouverture,
Hard-off-supbrain, correspond à un clignotement sonore numérique,
aigu et répétitif, hypnotique, qui se finit par le gel du son,
le blocage du CD sur la même boucle ultra-rapide, juste assez longtemps
pour que l'auditeur s'inquiète du bon fonctionnement de son lecteur.
Smuglo semble donc s'inscrire de premier abord dans la recherche formelle élaborée
par des projets comme Disc (sur le label Vinyl Communication), Oval, ou dans
une certaine mesure People Like Us ou Negativeland : une certaine technique
du détournement électronique, de l'utilisation des défectuosités
technologiques pour produire de la matière sonore aléatoire. Oval
est l'influence la plus frappante, de la défragmentation du son à
la pochette du disque Photoshop. Cependant, l'ambition de Discom dépasse
la simple manipulation formaliste et semble viser à produire un réel
langage musical, à organiser les sons dans le temps et dans l'espace
pour produire des émotions avant de simplement susciter la réflexion
théorique.
Par une certaine ironie dans l'utilisation des patterns, un sens du contre-pied
et de l'effet de surprise, Discom est un projet qui suscite la sympathie. La
plupart des morceaux fonctionnent sur la brisure de la répétitivité,
le changement à partir d'une continuité hypnotique. On peut formuler
l'hypothèse selon laquelle la rupture qui stoppe les pulsations signifie
l'intervention de la main de l'homme sur le déploiement en roue libre
des sonorités synthétiques. Les textures sont admirablement choisies,
fréquences basses ou aiguès qui suscitent l'attention autant qu'elles
donnent mal à la tête. Le jeu avec l'auditeur se joue sur cette
limite borderline entre l'écoutable et l'inaudible, élaborant
une tension, une certaine inquiétude quant à l'effet possible
sur l'appareil auditif d'une subite déflagration sonore. Comme la peur
du larsen. De Smuglo se dégage l'impression d'écouter une machine
déréglée, folle, dont on ne sait jamais vers quelle douloureuse
facétie électronique elle va. Jusqu'à ce que quelqu'un
clique sur la souris pour baisser le volume sonore. Ouf !
Wilfried Paris
fr/ inrockuptibles
----Non moins virulente
, mais plus précise et par conséquent plus frappante que celle
de LESSER, la musique de
DISCOM - alias Lionel Fernandez et Erik Minkkinen-
à fière allure, insoucieuse qu'elle est de faire l'unanimité,
sachant pertinemment qu"il faut déplaire
beaucoup à certains pour plaire à d'autres, tellement" (La
Maman et la
Putain). Il s'agit donc, sans demi-mesure possible,
de se positionner avec ou contre Smuglo (Deco/Chronowax),
premier album - dans la lignée de Tone Rec et
du RIEN d'Akchoté- rageur, abrasif et lapidaire, qui soumet l'auditeur
à un feu de rafales soniques. Et si l'on tenait
là le représentant idéal d'une nouvelle "Blank Generation",
plus perdue
encore que la précédente, n'ayant plus
que ses machines pour crier et nos oreilles pour pleurer ? En tout cas, ne
cherchez pas, en ce printemps 2001, ailleurs que sur
ce disque l'esprit du punk : il y est tout entier, à vif, compulsif,
aussi imprévisible et redoutable que la foudre.
Jérome Provencal
fr/ octopus
Le premier album du duo français Discom s'apparente aux expérimentations
de General Magic et Fennesz. Maniant
avec une finesse inouïe bleeps et craquements,
Fernandez et Minkkinen construisent leur morceaux à base de
quasi-rythmes dont émanent parfois des mélodies.
Paradoxalement complexe et abordable, Smuglo, première
production du label DECO, rappelle le travail de Jan
Werner et Markus Popp dans Microstoria avec une amplitude
sonore plus vaste : les cliquetis électromécaniques
y croisent des glitches plus abrasifs à la Pimmon. Discom multiplie
les dimensions rythmiques et les textures sonores et
insinue des mélodies dans un travail de composition qui relève
du
pointillisme ; "stepMASTERloop", morceau
faussement répétitif à la cadence mécanique, laisse
entrevoir une mélodie
discrètement entêtante. "New Business
Class" est une véritable orgie de textures sonores évoquant
en une poignée de
secondes Organum, Hafler Trio et Pita, tout en gardant
une grande cohérence structurelle. "Promµ" laisse entrevoir
une éventuelle perspective post-techno, tandis
que "Tencoder dvlpmt" est la brillante synthèse des trouvaille
sonores
du duo. La "laptop music" est, on le sait,
un travail de souris; Discom nous le rappelle avec ce premier album
remarquable.
Christophe Taupin
fr/ crash
-----"Patched &
Paned"
Le duo français Discom (Erik Minkkinen et Lionel
Fernandez) fait partie de cette nouvelle vague "laptop", si l'on
veut bien lui trouver un nom. A ces descriptions
poétiques, ils préfèrent un terme plus simple et technique.
Au dos
de leur album "Smugglo" figure en effet,
"patched and panned by..." , plutôt que "produced"
ou "composed", qui
désigne avec précision leur processus
de travail. 'Les patches, ce sont en fait nos petits logiciels de sabotage
numérique que l'on fabrique nous-mêmes
au sein de plus gros logiciels" explique Lionel. "On programme
donc nos
modules de patches, que l'on peut aisément paramétrer,
et qui permettent de décomposer tous les sons et toutes les
textures possibles. Quand à "panned",
cela désigne des jeux de stéréo, des effets de spatialisation.
On veut ainsi
mettre en lumière notre manière de travailler,
de jouer des erreurs et de l'aléatoire, plus que l'aspect d'écriture
au sens
classique du terme. La plupart de nos sons proviennent
de saturations digitales pures. Mais cela peut aussi être un
sample ou un fragment de son, comme un CD rayé
par exemple que nous allons traiter et triturer jusqu'à ce qu'il ne
soit plus que déchet. L'album n'est ainsi bâti
que sur cinq ou six sons différents, qui sont utilisés, modelés,
et modifiés
indéfiniment. Notre musique fonctionne
donc comme une sorte de superposition de micro événements".
Le parasite contre le bruit
Une démarche esthétique assumée,
une conscience aiguë de l'univers sonore et artistique environnant... Les
Discom
ont définitivement tourné le dos à
la provo et à l'agression sonore, telles qu'elles furent pratiquées
dans les années 8o
à l'époque de la musique industrielle
ou encore aujourd'hui chez certains adeptes technos. C'est vrai pour eux comme
pour l'ensemble de cette vague "Laptop",
scène musicale aux frontières incertaines. Que l'on pense
à l'allemand Oval,
aux Autrichiens du label Mego, aux Français
Port Radium, Gel ou Olivier Lamm, aux californiens rassemblés autour
des personnalités charismatiques de Lesser ou
Kid 6o6, au label de Miami Schematic de Richard Devine, mais aussi à
toute la dynastie Warp, avec les plus reconnus Autechre
et Aphex Twin.
"Il faut en effet rester exigeant" ajoute
Lionel Fernandez. "C'est une musique d'écoute, qui exige un effort
de la part
de l'auditeur. Il faut aussi bousculer ce confort d'écoute,
tout en conservant une enveloppe perceptible. C'est un
équilibre fragile, que l'on ne souhaite ni frontal,
ni agressif, ni même terroriste. Mais il y a tout de même chez nous
une certaine dimension critique, du moins un rapport
ludique à la technologie et la machine, qui me sembletout à fait
actuel. C'est une des motivations de notre travail.
Il est important de ne pas rester fascinés par la technologie, et de
rendre compte de ses dysfonctionnements, en la maltraitant
au possible, tout en restant musical".
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Jean Yves Leloup
(itw extract)
us/ [idm] Lotza Mini-Reviews!
Discom: Smuglo *fields of glitch-ish beats. yes, fields of beats.*